Parabole au sujet
du Bien et du Mal
Le Seigneur de tout était évident pour Moi —
et Je percevais Sa Présence
dans le manifesté et dans le non manifesté,
dans les gens que J'ai rencontré sur Mon chemin,
et dans tout ce que Sa Main généreuse M'a donné !
Je n'ai pas séparé ces cadeaux en bons et mauvais,
Parce qu'Allah ne donne pas
ce qui ne devrait être reçu !
Chaque minute de ta vie est le message d'Allah
pour toi et ta réponse à Allah.
Vous pouvez lire chaque instant comme le Coran,
parce que ce tout ce qui est autour est
le Livre de l'Existence, et Il t'apprend à le lire !
Lorsque tu apprendras cela, tu ne feras plus que l'expérience
du Bonheur Suprême de Son Amour !
Et lorsque tu parleras après cela —
ce sera la chanson de la gratitude au Créateur !
Haji Bei Murat
Une fois, une femme vint au Maître ne projetant aucune ombre et amena une fille malade avec elle.
Cette femme, qui se présentait comme la mère de la fille, dit :
“Si vous connaissez vraiment Allah, guérissez cet enfant ! Mais si tout ce que vous pouvez faire est seulement de délivrer des homélies, avec lesquelles vous décevez ces misérables qui viennent à vous, alors prenez cette fille ! Alors qu'elle était petite, je l'ai portée dans mes bras, et les gens avaient l'habitude de me donner la charité par pitié. Maintenant elle a grandi mais, elle ne peut toujours pas marcher. Je n'ai plus de force pour la porter et plus rien pour la nourrir. Je ne peux élever cet enfant qui sera handicapée jusqu'à son dernier jour !”
“C'est un cas très difficile. Cela nécessitera beaucoup de temps pour la soigner.” dit le Maître calmement.”
Il regarda la fille attentivement, et puis Il leva ses yeux vers la femme.
“Vous voulez vraiment Me la laisser ? Si cet enfant donnée à vous par Allah est un fardeau… — Et bien alors, j'accepte. Mais ne le regrettez pas plus tard !”
* * *
Beaucoup de connaissances du Maître Lui reprochèrent de laisser la fille malade rester dans Sa maison. Ils dirent :
“Que penseront à Votre sujet ceux qui veulent apprendre de Vous ? Ils penseront que Vous êtes un mauvais guérisseur et non un vrai Maître si un handicapé vit dans Votre foyer !”
Cependant, le Maître répondit calmement :
“J'accepte ce qu'Allah M'envoie et Le remercie pour Ses cadeaux !”
Les disciples du Maître commencèrent à appeler la fille Soufy, car elle vivait dans la maison du cheikh Soufi. Ainsi, cet attachant surnom était devenu son nom spirituel bien avant qu'elle ne reçu sa première initiation sérieuse.
Presque chaque soir, le Maître racontait des histoires ou des paraboles à Soufy mais jamais ne les finissait.
Il parlait comme si les héros de Ses histoires prenaient vie, comme si les sons de leurs discours étaient entendus et que leurs silhouettes et mouvements étaient vus. Même le parfum des fleurs et le souffle du vent semblait atteindre la petite personne qui écoutait…
Le Maître finissait chacune de Ses histoires incomplètes avec une question sur comment ce héro particulier ou cet autre devrait continuer à faire.
Le jour d'après, Soufy Lui répondait, et en fonction de sa réponse, le conte prenait une nouvelle tournure et avait une fin heureuse ou amère.
La fille s'habitua à penser aux réponses sérieusement ; comme si une personne réelle, et non un héro de conte imaginaire, s'attirait des ennuis ou les évitait, dépendant de sa bonne ou mauvaise décision. Si elle faisait une erreur, elle était très contrariée et essayait de la corriger. Alors le conte imaginaire avait une fin heureuse !
Chaque jour la fille était enseignée par le Maître et Ses disciples de lire, d'écrire, de laver et de cuisiner. Elle essaya de faire de son mieux, bien qu'elle eut encore peu de force.
… Une fois, Soufy demanda au Maître :
“Comment puis-je apprendre à ne faire aucune erreur dans mes réponses ?”
“C'est très difficile ou, peut-être même impossible, de ne pas faire du tout d'erreur… Tout le monde dans la vie apprend non seulement de ses mots et actions justes mais aussi des mauvaises.
“Te rappelles-tu comment je t'ai demandé une fois de laver les récipients pour les traitements et t'ai expliqué comment mieux le faire ? Tu étais alors têtue et les a cassés… Je me rappelle que tu étais très contrariée alors mais que tu te rappelais de cette situation, et depuis tu as suivi avec attention Mon conseil. Lorsque tu arrives à comprendre quelque chose d'important de ta propre erreur — dès cet instant, tu sais très bien comment te comporter de manière correcte !
“Cependant il est une méthode qui permet de faire moins d'erreurs.”
“Enseigne-moi la !” demanda Soufy.
“Chaque humain possède un cœur spirituel. À l'intérieur de celui-ci, l'amour pour toute chose peut naître : pour les fleurs qui bourgeonnent, pour les animaux tendres, pour l'infini beauté de la nature qui nous entoure, pour les gens aimables, et pour Allah Lui-même, Qui a créé tout ceci et donne vie à tout et chacun ! Le cœur spirituel est dans la poitrine. Tu peux le ressentir à l'endroit d'où tu inspires et expires l'air.
“Juste là, dans ta poitrine, tu as ce centre spécial en toi comme âme. L'amour est né à cet endroit. De là, il grandit et embrasse ce que nous aimons, peu importe à quelle distance ils sont. Si l'amour est fort et pur — Il peut s'étendre immensément et emplir tout et chacun, peu importe la distance !
“C'est dans le cœur spirituel que l'on peut comprendre le conseil d'Allah. C'est ici que nous pouvons décider comment agir correctement. L'Amour d'Allah peut uniquement être senti ici, dans le cœur spirituel qui devient assez grand et développé !”
Alors le Maître enseigna à Soufy comment s'immerger dans le cœur spirituel, comment regarder le monde et les gens avec les yeux du cœur, comment écouter Allah dans le silence de son cœur, empli d'amour et de calme, et comment faire grandir ce cœur d'amour de plus en plus.
Soufy maîtrisa tout cela et changea considérablement ! Elle arrêta d'être une fille malade, qui désirait ardemment les soins et attentions spéciales des autres !
Chaque jour, elle devint de plus en plus joyeuse et bien portante ! Un sourire de bonheur illuminait son visage plus fréquemment ! Bientôt son rire pur, comparable à une cloche qui sonne, commença à raisonner dans la maison du Maître, soulignant la beauté du silence transparent qui régnait ici d'habitude. Désormais, Soufy donnait à chacun la chaleur et la calme douceur de son cœur !
* * *
Soufy demanda une fois au Maître :
“Pourquoi les maladies existent-elles ? Comme il serait agréable si elles n'existaient pas !
– Es-tu sûre ?
– Oui !
– Mais alors toi et Moi ne nous serions jamais rencontrés !
– Oh ! Je n'avais pas pensé à cela…
– Allah a amené beaucoup de personnes à Moi à travers leurs misères et maladies, et j'ai pu en aider certaines.
“Tout est un peu plus complexe que ce que les gens croient généralement…
“Lorsque tu grandiras, Soufy, Je t'apprendrai à voir les causes cachées de tout ce qui arrive. Maintenant, rappelle-toi seulement que tout est connecté dans ce monde, dans le monde au delà de la mort des corps, et dans l'Infinie Lumière de l'Amour d'Allah ! Tout est créé par Son Amour et repose sur la fondation faite par ce Grand Amour ! Ainsi donc, peu importe combien difficile ou sans espoir une situation semble être ; l'amour te permet de la résoudre !
“Je souhaiterai aussi que les maladies et infortunes n'existent pas… Cependant, beaucoup de choses doivent être changées dans le monde et dans les gens vivant sur elle pour qu'ils n'oublient jamais la tendresse…”
* * *
Le temps passa…
Le Maître enseigna à Soufy d'autres méthodes de purification du corps et de l'âme. Elle grandit et devint une fille de toute beauté. La lumière dans son cœur spirituel se transformait et guérissait son corps toujours plus, mais elle marchait toujours avec grande difficulté…
… En ces temps, les cheikhs envoyaient parfois leurs disciples apprendre d'autres cheikhs. De cette manière, en écoutant la Vérité par d'autres sources et apprenant de différents enseignants, les disciples pouvaient obtenir une vision plus large et la connaissance de la vie.
Et il arriva ainsi que le Maître et Soufy se retrouvèrent seuls dans la maison ce jour là. Alors que le Maître écrivait un livre et que Soufy lavait dans le patio, des cambrioleurs firent irruption dans la maison.
Comme un grand silence régnait ici, ils ne suspectèrent pas que le Maître était dans une des autres pièces. Ils remplissaient rapidement leurs sacs de tout ce qu'ils croyaient avoir de la valeur. (Les gens remerciaient souvent le Maître de différents cadeaux ; il y avait donc dans la maison des objets qui pouvaient être vendus à prix fort.)
Ayant rassemblé tout ce qu'ils avaient trouvé, ils virent soudain le Maître Qui vint les rencontrer comme invités bienvenus et bienfaisants.
Les cambrioleurs réagirent de la même manière que les personnes qui ont peur réagissent… L'un d'eux, Le frappa, ayant approché le Maître par l'arrière, Le touchant à la tête avec une lourde lampe… Le Maître tomba et perdit conscience. Les bandits se dépêchèrent de s'en aller, le butin volé avec eux…
Soufy entendit un bruit étrange et couru dans la maison… Elle vit le corps du Maître sur le sol avec du sang dégoulinant autour… Elle courut vers Lui…
“C'est la fin, Ma fille ! dit le Maître joyeusement, ayant ouvert Ses yeux…
– Non, Non, ne mourrez pas !
– Je ne vais pas mourir ! N'aie crainte ! La blessure est superficielle ! Mais maintenant tu es complètement guérie !”
À ce moment seulement Soufy réalisa qu'elle pouvait se déplacer librement avec ses jambes !
* * *
“Regarde comme le cadeau d'Allah est beau aujourd'hui !” dit le Maître, alors que Soufy pansait la blessure. “Les gens pleurent souvent et se plaignent lorsque les difficultés et l'adversité arrivent à eux… Ils disent au combien le mal est épouvantable !… Cependant, le bien et le mal existent souvent dans ce monde comme les deux côtés d'une main de la destiné. Cette main agit en accord avec la Volonté d'Allah et avec les lois de l’existence de l’univers créé par Lui. Alors remercions-Le ! Si ces voleurs n'étaient pas venus nous aurions dû passer encore plusieurs années à essayer de te guérir…
– Mais qu'en est-il d'eux ? En Vous blessant, ils se sont causés un grand tort, ainsi qu'à leurs destinés…
– Aujourd'hui, ils ont fait ce qu'ils ont toujours fait. Mais ces cadeaux d'amour et de remerciement qu'ils ont volés vont changer leurs vies de quelque manière. Nous le verrons bientôt…”
Soufy finit le bandage de la blessure et regarda avec anxiété le visage du Maître. Il sourit, réassurant. À ce moment, Il observa mentalement les seize années de leur dur travail et la soudaine récupération complète de Soufy…
La fille voulait suggérer au Maître de s'allonger, mais elle entendit de Lui quelque chose de tellement familier :
“Bien, c'est l'heure pour toi et pour Moi de commencer à travailler ! Rangeons les choses et nettoyons la maison ! La propreté partout et en toute chose nous rapproche de la Perfection !”